vendredi 26 mai 2006.
Les petites filles Parole et musique : Claude Semal
Ce texte d’introduction est une citation du site dédié aux fillettes disparues :
« Le 24 juin 1995, Julie et Mélissa, 8 ans, étaient ravies à notre affection, non par la mort, non par les suites d’un accident ou d’une maladie, mais par un homme ou des hommes ou une femme ou un homme et une femme ou des hommes et des femmes. Nous n’en savons rien. Toujours et sans doute à jamais, rien. Malgré le procès monstre de ce printemps 2004, malgré tout ce que l’on vous a fait croire, au moyen d’une presse soit crédule, soit corrompue et manipulée, soit manipulatrice. »
Un extrait... -
Les petites filles
Sur la vitre des bagnoles
La porte des magasins
Les petites filles
Sur les murs de l’école
La fenêtre des voisins
Les petites filles sur les ponts d’autoroute
Les taxis les camions voudraient qu’on les écoute
Les petites filles
Sur la vitre des bagnoles
La fenêtre des voisins
Les petites filles
Découpées au canif
Dans les photos des journaux
Les petites filles
Sous les fleurs des manifs
Aux portes des tribunaux
Les petites filles clouées sur les pancartes
Les tracts les calicots voudraient qu’on les regarde
Les petites filles
Sous les fleurs des manifs
Aux portes des tribunaux
Les petites filles
Appuyées au tourne-disque
Dans les bars à marins
Les petites filles
Sur les genoux des touristes
Une cigarette à la main
Les petites filles de Bangkok de Thaïlande
De Saïgon de Manille voudraient qu’on les entende
Les petites filles
Appuyées au tourne-disque
Une cigarette à la main
Les petites filles
Dans les champs de coton
Dans les mines de diamant
Les petites filles
Dans la cave du patron
Sous les tapis persans
Les petites filles esclaves du Bengladesh
Du Mali du Brésil voudraient qu’on se dépêche
Les petites filles
Dans la cave du patron
Sous le tapis du salon
Les petites filles
Sur la vitre des bagnoles
La porte des magasins
Les petites filles
Quand l’affiche se décolle
Quand la photo déteint
Les petites filles pour tous les mômes du monde
Tous les enfants martyrs voudraient qu’on leur réponde
Qu’on oublie pas
Ces deux moineaux qui s’envolent
A la fenêtre du jardin
Les petites filles
Qui revenaient de l’école
En se tenant par la main